Source: France24
La conseil d’administration d’EDF a validé, jeudi, le projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point en Grande-Bretagne. Le plus important chantier énergétique de l’histoire moderne du Royaume-Uni peut débuter.
Ils ont fait fi de l’opposition des syndicats, des démissions chocs, des problèmes financiers… et du Brexit. Les membres du conseil d’administration d’EDF ont donné leur feu vert, jeudi 28 juillet, au gigantesque chantier de la construction de deux réacteurs EPR sur le site nucléaire de Hinkley Point, au sud-ouest de l’Angleterre.
Selon une source au fait des débats du conseil, dix administrateurs ont approuvé cette décision finale d’investissement et sept ont voté contre, parmi lesquels les six
représentants des salariés et Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef et candidate à la présidence d’EDF en 2014.Plus tôt dans la journée, un autre administrateur, Gérard Magnin, avait démissionné en exprimant son désaccord avec une stratégie qu’il jugeait de plus en plus centrée sur le nucléaire et en soulignant les risques liés à Hinkley Point.
Hinkley Point « un atout unique »
L’électricien public a ajouté dans un communiqué que ce feu vert lui permettrait de signer ses contrats avec le gouvernement britannique, son partenaire chinois CGN et les principaux fournisseurs du projet.
Hinkley Point, un projet de 18 milliards de livres (21,4 milliards d’euros environ), « représente un atout unique pour les industries française et britannique puisqu’il bénéficiera à l’ensemble des filières nucléaires des deux pays et aux emplois de grandes entreprises et PME du secteur », a fait valoir EDF.
Sa décision intervient après des mois d’opposition des syndicats CGT, CFE-CGC et FO, qui voulaient un report du projet en faisant valoir qu’il mettrait en péril les finances de l’entreprise et que celle-ci devait attendre le retour d’expérience des EPR en construction en France (Flamanville) et en Chine (Taishan).
Contrairement à son souhait initial, EDF a dû se résoudre en 2015 à consolider par intégration globale son investissement dans Hinkley Point, ce qui a débouché en mars dernier sur une crise au sein de la direction et sur la démission du directeur financier de l’époque, Thomas Piquemal.